mardi 9 novembre 2010

Étape 6 : Se laisser transporter par les rencontres!

Chaque fois que j'embarque dans un autobus de la STM en retard, ou bondé (ce qui m'arrive chaque semaine depuis juillet !), je me demande si les transports en commun sont mieux ailleurs qu'ici... et je crois que j'ai trouvé une petite parcelle de ma réponse.

Les transports en commun, c'est le pouls d'une ville ! C'est l'endroit où l'on se perd, c'est le lieu où l'on a le temps d'analyser nos voisins ( Parfois bien malgré nous). Sans vouloir prêcher pour ma paroisse, les Montréalais sont reconnus pour faire preuve d'un accueil presque incomparable en ce qui a trait aux touristes qui nous visitent. Rares sont les voyageurs délaissés à un coin de rue coincé avec une carte du cartier en haut de laquelle clignote un point d'interrogation lumineux. Immanquablement avant même d'y voir le signe précurseur d'une question, je me lance à la rescousse.

Semble-t-il que je ne suis pas la seule. La sociabilité de certains de mes amis a d'ailleurs souvent été étrangement reçue lors de certains périples pendant lesquels les cartes de métro semblaient plus compliquées à lire des écrits de Sigmud Freud. De mon côté, ce genre d'événement s'est toujours déroulé à merveille, un bon père de famille est toujours venu à ma rescousse déblatérant le plus d'informations possible afin que je m'y retrouve. Ce type de situation ajoute d'ailleurs grandement à l'expérience positive qu'on peut tirer d'une nouvelle ville, selon moi.

C’est cette semaine tout particulièrement que j'ai constaté cette approche parfois naïve voir même miraculeuse, que les gens peuvent avoir dans un transport public comme l'autobus. C'est dans l'autobus 47 que mon expérience la plus ultime à prit vie. Qu'on se le dise, il s'agit d'un lieu, ou l'inconfort, la chaleur et l'impatience règnent souvent, le matin plus particulièrement. Trois fois durant la même semaine je me suis retrouvé à prendre l'autobus avec un homme d'une soixantaine d'années parlant immanquablement avec son voisin. Chaque fois, je constatais entre les chansons de mon ipod, quel discours éclaté, mais vif, il tenait à son interlocuteur toujours un peu méfiant, mais très intéressé. Finalement, je me suis rapidement rendu compte qu'à chaque matin il choisissait une personne, s'intéressait à ses intérêts en lui posant des questions, pour ensuite faire des parallèles avec sa vie de voyageur et de professeur. Lors de mon dernier trajet, j'ai gardé mes écouteurs en laissant simplement ma musique jouer en fond. Pour prendre conscience que cet homme était TRÈS intéressant, son passé était rehaussé d'une touche d'humanité et son cheminement semblait des plus diversifiés. Bref, à ma grande surprise je me suis vu charmée par cet homme à l'approche complètement humaine qui osait échanger avec de purs inconnus et semblait toujours y trouver son compte. Bien au-delà du contenu qu'il échangeait, son sourire et ses traits sages révélaient un homme de passion pour qui la transmission d'informations et l'écoute était la clé… son terrain de jeu était la ville.

En toute honnêteté, je ne souhaite pas exactement vivre ce genre de rencontre entre 7 et 9 heures le matin, mais de contempler cet homme homme partageant son brin de vie, ça m'enchante ! Et ça me rappelle que comme observatrice, la jungle urbaine montréalaise regorge d'étranges personnages qui ne souhaitent qu'une chose, dialoguer tout en faisant profiter de leur culture enrichissante !

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